BIOGRAPHIE
"TOUT LE MONDE N'EST PAS CAPABLE DE SUPPORTER LE REGARD DE SES PORTRAITS, SOMBRES, NOIRS, ÉGARÉS, REVENUS DE TRÈS LOIN."
NICOLAS NEUMANN
1983
Il a 17 ans et apprend le métier auprès du maître chilien. Parallèlement, avec Jean-Jacques, son frère aîné, Thierry achète à un imprimeur désabusé une presse typographique.
Il cohabitera dès lors de nombreuses années avec une énorme Deberny-Peignot, vivant, respirant et dormant entre les casses de caractères de plomb qui envahissent son atelier-dortoir-maison de la rue Feutrier, dans le 18ème à Paris.
Quelques livres de bibliophilie, tirés à un nombre minuscule d'exemplaires paraîtront durant les années 80, sous la marque des éditions La Laurencie. Ne les cherchez pas, ils sont introuvables depuis longtemps.
1994
Près de Chartres, ils retrouvent la maison de leur enfance, à Genainvilliers, 200 habitants les jours de beau temps, et pas un café les jours de pluie.
Thierry peint comme un forcené. Le public ne comprend pas encore son œuvre, les psychiatres non plus : deux mois d'internement.
2009
En 2009, les éditions Somogy publient Never Trust A Loving God, ouvrage associant les toiles et dessins du peintre avec les mots de l'écrivain Nick Tosches.
1966
Thierry Alonso est très officiellement né en 1966.
Longtemps considéré comme l'idiot de la famille, il lui en est resté un amical et fraternel regard pour tous les laissés pour compte, les ratés et, plus généralement, les simples ou les malheureux.
Il n'a pas eu besoin de renoncer aux études ni de les abandonner, elles s'en sont chargées pour lui. Persona non grata dans plusieurs établissements, il n'insiste pas dans cette voie hasardeuse et rentre dans l'atelier du graveur Zanartu.
1987
Ayant échappé de peu à la ruine, exilé au fin fond du Limousin, il commence à boire et peindre sérieusement (car Thierry, sous ses allures de détachement, accomplit tout ce qu'il entreprend avec une détermination et une obstination admirables).
Les résultats ne se font pas attendre : premiers chefs-d’œuvre, rapidement détruits ou offerts, et symptômes de misanthropie galopante. Thierry ne fréquente plus personne, vit en reclus.
La ruine, à laquelle il pensait avoir échappé, frappe un matin à sa porte, sous les traits d'un placide huissier. Avec Jean-Jacques ils fuient ce Limousin ingrat pour la Beauce.
PAR LA SUITE...
Rendu prudent, Thierry peint sans tambour ni trompettes. Un jour de 1999, pourtant, un passant se fige devant la vitrine de la Connoisseur's Gallery, ou l'un de ses grands formats est exposé.
Il entre et achète six de ses œuvres. C'est le début d'une surprenante amitié entre Jonnhy Depp et Thierry Alonso, auquel l'acteur consacrera, à Los Angeles, en 2006, une exposition, et un film réalisé par Richard Carroll.
Thierry ne parle pas un mot d'anglais ou d'américain, ce qui ne paraît pas empêcher les ressortissants de ce pays de le comprendre.
Kevin Bacon collectionne aussi ses oeuvres, et Nick Toshes devient l'un de ses plus fidèles soutiens.
Un soir, il y a longtemps, la langue lourde, Thierry Alonso, en peine de pseudonyme, décida de s'appeler Gravleur. Il pensait ainsi éviter toute confusion avec l'œuvre de son père, peintre admiré par de Staël ou Tal Coat.
2021
Thierry a été retrouvé décédé le 19 juillet 2021 à son domicile de Genainvilliers.
EXPOSITIONS
1993
Exposition à Quimperlé.
1995
Première exposition personnelle
à la galerie Façade de Serge Panijel,
Paris.
2006
Trigg Ison Gallery,
Los Angeles
2011
Représentation par la Trigg Ison Gallery,
Los Angeles
2012
Nevermore, Château Saint-Jean,
Nogent-le-Rotrou
2013 - 2014
Maison des artistes,
Antony
2021
Hommage à Thierry, Chapiteau Rajganawak, Saint-Denis